l'esprit du vin

Si c'était du Richebourg ou du Romanée Conti dans le verre, il se boit une voiture neuve.

J'ai testé pour vous : un Corbières (Aude) domaine saint marie d'albas
J'aime pas beaucoup les vins à base de Carignan, surtout lorsqu'ils sont mélangé au Syrah - ça a vraiment la saveur du cubi de supermarché. Mais ce vin (4 saisons) était remarquablement velouté, de par la présence de Grenache (mais du coup, ça "cogne" un peu), avec un goût assez amer de tabac. Il y avait un autre cépage (Mourvèdre ? Cinsault ?) que je n'ai pas été en mesure de détecter à mon niveau. A boire sur une clope ou un cigare (vive l'accord mets-vins) et surtout pas pour séduire une fille délicate.

Il faut savoir que l'Aude est une région très ancienne de production et a du mal à se revaloriser sur le haut de gamme - néanmoins, le secteur fournit 80% de la production de vin française !
Moi ces vins me rappellent trop ces cubis de Carignan ou de Syrah que les gens achètent pour faire une barbecue et boivent dans des gobelets en plastique en faisant la grimace. Mais ce Saint Marie d'Albas avait quand même une personnalité et un terroir bien à lui, ça je ne peux pas lui enlever.

TREMBLAY MORTELS ! J'ai testé pour vous un Moulin à Vent http://www.domaine-paul-janin.fr/ et Fils, domaine des vignes du Tremblay.

Il s'agit d'un Beaujolais (et donc à base de Gamay) qui vient une fois de plus contredire les détracteurs de cette région de production. Il s'agissait d'un 2011 (4 ans d'âge donc, comme quoi le Beaujolais peut être de garde) avec des arômes d'une grande finesse, pleins, et aucune acidité (comme quoi le Beaujolais n'est pas forcément léger ou piquette) !

Un bon prod', à la fois masculin et féminin, qui plaira à tous et toutes. Une dizaine d'euros, je pense : l'ayant bu au restaurant, le prix à la carte était très élevé, deux fois et demi plus cher si je me fie aux tarifs d'autres vins de la carte dont je connaissais le prix réel.

et tu l'as accompagné avec quels types de plats ? Car pour moi un bon vin, va avec un bon repas, rabelaisien quoi.

Les plats : plats d'auberge mais avec des ingrédients de qualité :
- rôtie de pigeon avec mesclun en entrée
- rôti de bœuf sauce aux truffes fraîches (pour madame) et confit de canard aux champis de saison (pour moi).

j'avais peur de l'association mets-vins au début (un vin puissant était de mise vu le menu), mais comme ce Beaujolais était plutôt charnu, et sans aucune acidité, il s'est bien marié avec les plats, et s'est bu tout seul en apéro ainsi qu'en fin de repas (pas de dessert, apéro au vin, et pas de dijo) - c'était mon resto bi-annuel, sans les gosses of course et ça l'a bien fait.

Mais ce vin irait avec pratiquement tout je pense.

Je réalise que je teste plus de vins que de jeux actuellement.

Aujourd'hui c'est un Visan, Notre Dame des Vignes 2011. Je craignais le pire, car le Visan peut être très hard, mais celui-ci est bien passé, sans doute car il a vieilli un peu. Très alcoolisé (c'est un Côtes du Rhône Sud), avec un arrière goût de marc de raisin, je conseille de le rallonger avec un peu d'eau. Saveur Grenache dominante, avec une pointe de Syrah (on ne sent pas les autres cépages) : la grenache apporte une saveur sucrée de type bonbon acidulé.

Bu avec un magret de canard poêlé et une purée à la patate douce. Un Bergerac aurait été meilleur sur ce plat.

Cirrhose = arrêt maladie = sécu, que du bon !

L'arrière goût de marc de raisin se trouve très souvent dans les vins des côtes du Rhône Sud à base de Grenache et Syrah où on a ajouté d'autres cépages moins nobles. Celà est du au fort titrage en alcool (soleil oblige) et il n'y a aucun souci de conservation là derrière - ce sont juste des vins qui ont cette identité là. Pour ma part, je ne suis pas très fan non plus.

Attention, je parlais de Bergerac rouge, c'est assez masculin, et bien rond, parfois corsé, et excellent lorsque c'est élevé en fût de chêne, et c'est un de mes vins préférés, et il est difficile d'en trouver là où je vis. Les blancs, je connais pas, c'est à eux que tu fais allusion en parlant de moelleux et sucré, je pense.

Le St Joseph, je suis fan, en rouge et en blanc. Mais es rouges doivent être un peu vieillis (4 ans me paraissent bien).

Honnêtement, le Bordeaux pose problème, et pas seulement à cause du prix, mais à cause de l'aura qu'il dégage. En plus, on est souvent déçu par le bas de gamme (alors qu'un bon Syrah premier prix d'une cave de Tain fait plaisir) vu qu'un Bordeaux bas de gamme est vendu plus cher et qu'on l'achète par snobisme juste à cause du nom "Bordeaux" (j'ai vu faire trop souvent). Pourtant, il faut aller au delà de ça, car même si je suis encore un bleu en ce domaine, c'est un univers passionnant, et je pense que c'est là que se trouve le plus haut niveau en matière de vin, l'âge de raison, le stade ultime. Maintenant, pour les bons rapports qualité-prix, c'est toute une aventure. Mais je réitère mon coup de coeur sur le Chateau Macquin, un St-George St-Emilion 2012, en promo à 9 euros la bouteille (et encore moins cher au carton) : une excellente porte d'entrée dans le sud-ouest à mon avis.

Encore un vin hier soir, mais j'étais invité (en plus sans enfants, ni épouse, pour la 1e fois depuis 2007, le rêve) je ne pouvais donc pas refuser... ! Bon, j'avoue que j'ai un peu tiré sur la corde pour le coup, car on a fini à la bière et au dijo. Casquette du lendemain assurée !

Bref, en ce qui me concerne, une belle découverte : un Pic Saint Loup.

C'est un vin du Nord de L'Hérault - et généralement les vins de l'Hérault ne me plaisent guère de par l'utilisation abusive de Carignan. Mais coup de pot, dans le Pic Saint Loup, on trouve un mélange équilibré de Grenache, Syrah et Mourvèdre, que même un petit joueur comme moi a pu détecter. Il me semble que le Grenache était majoritaire, d'où une saveur sucrée et accessible. Je ne me souviens plus du domaine exact (je crois n'avoir même pas regardé l'étiquette) mais c'était pas mal du tout, ceux qui aiment les vins de type Chateauneuf du Pape, dont je suis, s'y retrouveront.

Je suis en train de tester pour vous un domaine des Gardes 2013 de la cave de Tain l'Hermitage.
Encore une fois on peut tordre le cou à l'idée reçue comme quoi il faut absolument acheter un vin "récoltant" étant donné le haut niveau de qualité de cette cave, élue cave de l'année 2015.
Evidemment, ça chiffre vite et on peut monter haut en qualité et en prix. Mais cette cave à l’avantage de respecter le client et le consommateur local : il existe 3 ou 4 cuvées de premier prix très abordables et de bonne qualité, toutes à base Syrah, que je trouve même meilleures que les cuvées intermédiaires. Il y a aussi des bag-in-box et des mousseux, de qualité variable selon les millésimes. Les St Peray Brut 2011 étaient supérieurs à n'importe quel champagne de supermarché pour seulement 8 euros.

Bref, ce domaine des gardes est un Syrah très original à moins de 6 euros, à boire dès l'ouverture, après avoir été rafraîchi environ 1h au frigo (non ce n'est pas un sacrilège) !

Ce weekend, deux vins pour le prix d'un ! Il s'agit de deux vins de la maison Chapoutier, Cuvée Marius : des entrées de gamme à 5 euros, même pas de bouchon en liège ! Il y en a toute une gamme. Je vous présente mes deux favoris :

- Le Syrah-grenache rouge 2013 : plutôt pas mal. A boire dès l'ouverture et à finir rapidement. Un vin local sans prétention mais déjà d'un bon niveau autant pour l'amateur éclairé que pour le néophyte.

- Le Viognier 2014 : déjà un 2014 ! Savoureux et sucré comme toujours mais un peu pétillant (les 2012 étaient pires donc ça va encore). C'est du "pays d'oc" donc ce vin a été élevé au soleil, sur des sols différents des Viognier d'Ardèche, que je trouve quand même un niveau au dessus, car plus gras, moins sucrés, et "cognent" moins. Octo sera d'accord.

Testé pour vous : un Riesling de chez Chapoutier en 2010.

Attention, comme beaucoup de Riesling, celui-ci est très acide. Mais il est sain, et ne file pas la nausée, contrairement aux Riesling de supermarché, tout juste bons à faire de la fondue.  Idéal pour débuter le printemps en nettoyant les microbes. Néanmoins, le nez et la robe sont supérieurs au palais : difficile à boire sans accompagnement - j'ai opté pour des crevettes aux ravioles de Romans.
Vu l'âge du vin, il était un peu affadi, mais gardait toute son acidité. Je ne le conseillerais donc pas forcément, sauf aux inconditionnels de vins d'Alsace.

Rien de plus triste qu'un vin pas bon un vendredi soir : le Saint Amour domaine de Breuil 2013 cumule un grand nombre de défauts : un Beaujolais (donc léger), un millésime problématique (2013 a été une année pluvieuse), et surtout acheté en supermarché (j'avais bien dit à mon épouse de .... mais bref), donc certainement une cuvée de moindre qualité. Acide, âpre et amer, sans aucun arôme ni bouquet, et file immédiatement mal à la tête (comme presque tout vin de supermarché, hors région de production). Ca me fait de la peine pour le producteur et pour ceux qui ont vendangé ce vin.

Ha le vin de supermarché, à part le rosé perso IMPOSSIBLE. Et tiens quels sont tes 5 vins préférés ?

Pas évident de répondre à cette question, par exemple, si je te dis "Crozes Hermitage" il y a tellement de producteurs, sans parler des millésimes ! Et puis j'adore tellement de trucs, même modestes... Mais disons, pour schématiser :

- Châteauneuf du Pape rouge (avec 13 cépages)
- Hermitage blanc, puis rouge
- Bourgogne rouge AOC (plutôt de la Côte d'Or, mais j'adore le pinot noir)
- Bergerac rouge (élevé en fût de chêne)
- Viognier (d'Ardèche)

Mais j'adore également (difficile à classer !) :

Le côte Rôtie, le St Joseph (rouge puis blanc), le Crozes Hermitage blanc (puis rouge, mais seulement chez certains producteurs plutôt du côté de Tain et Mercurol), Saint George Saint Emilion, Bourgogne Epinueil rouge, Bourgogne Yrancy rouge, Chablis grand cru, Saint Nicolas de Bourgueil rouge, Beaujolais rouge St Amour et Fleurie, Vinsobres, les vins australiens de chez Chapoutier (certains comme le L-block sont énormes) !

Comme je le dis tout dépend du producteur ou du millésime... Sinon, jamais eu l'occasion de boire de bons grands vins de Bordeaux (ou même de Bourgogne d'ailleurs) mais je pense qu'ils iraient facilement dans la liste car je tombe parfois sur des trésors à petits prix, mais c'est rare et je manque cruellement d'expérience, de temps et de budget. J'ai pris beaucoup de plaisir avec des vins rouges turcs lors de mon voyage à Istanbul en 2012.

Sinon j'aime pas tellement :
les petits chablis et petits vins alsaciens ou de Savoie blancs, les vins du pays d'oc de façon générale (sauf certains assemblages plus habiles que d'autres), les bordeaux trop "fut de chêne" et vanillés, les bordeaux avec trop de Cabernet Sauvignon dedans, certains Bourgognes trop durs comme le Mercurey, les petits vins du Chili, les petits vins rouge de Loire, la plupart des Chardonnay (style les vins de Mâcon), la plupart des côtes du Rhône méridionaux, les rosés (sauf Bourgogne nord).

A ton tour !

EDIT : nom de zeus, pas un mot des vins italiens !!! Pourtant, beaucoup sont excellents. Mention spéciale pour le Aglianico (produit en Campanie, mais ce sont des vins de garde) et le spumante (pétillant rouge, quasi introuvable en France). L'Italie recèle de nombreuses surprises.

Testé : un Crozes Hermitage blanc (Petite Ruche) de chez Chapoutier, 2013.
Un peu cher (12.50 euros) mais la qualité est au rendez-vous, comme d'hab avec Chapoutier. Il faut juste un peu l'aérer, disons une bonne demi-heure avant de le boire (je sais, c'est dur, et je ne le fais jamais, car j'aime aussi ce côté astreignant qui s'adoucit au fil de la dégustation).



Je note que les 2013 blancs sont encore un peu acides, compte tenu de tout ce que j'ai testé à ce jour. Peut-être que 4 ans de garde ne seraient pas du luxe. Mais vues les quantités faibles de production de ce millésime, il n'y en aura plus en 2017. Ma petite dernière étant née en 2013, il va falloir que je me bouge le c.l si je veux lui réunir quelques bouteilles potables pour ses 18 piges.

Comme tous les vendredis (ou presque) : testé un St Joseph de la cave de St Désirat. Coup de pot, j'en ai trouvé un millésimé 2010 - un millésime d'excellente qualité pour les côtes du Rhône septentrionaux, autant voire davantage que le 2009, déjà culte - pour moins de 9 euros, et c'était la dernière bouteille ! C'est déjà même encore un peu jeune pour le boire. Prévoir 3 à 4h d'aération (et un carafage) pour qu'il dévoile son potentiel. Comme on l'a bu à deux pendant toute la soirée, on a pu apprécier son ouverture progressive (c'est bien aussi). Accompagné d'un saucisson d'ardèche et au repas : une tarte salée à base de poireau, c'est de saison, mais peut être pas l'idéal pour accompagner un St Jo.



La cave de St Désirat propose plein de St Joseph. Là, il s'agissait de l'entrée de gamme (non parcellaire) donc il n'a pas atteint cette volupté que j'apprécie dans le St Jo qui ont un peu vieilli. conclusion : les 2010 sont encore à conserver précieusement.

Si je te disais que je disais que j'ai un excellent poto qui bosse dans cette cave, j'ai donc mes entrées !

Cool ! Razzia sur le Condrieu, sans conteste leur meilleur prod ' !

ET AUSSI le fabuleux Rochevine parcellaire 2010, le meilleur St Jo que j'ai jamais bu... (30 euros la bouteille quand même)

RE-testé pour vous (pour la 3e fois) le Château Macquin, Saint George Saint Emilion : un grand vin de Bordeaux qui tient ses promesses pour moins de 10 balles chez Gamm Vert !



Il s'agissait cette fois du millésime 2011 : je l'ai trouvé aussi bien que le 2012 (difficile à mon niveau d'évaluer une différence de millésime aussi faible et avec aussi peu de connaissances du climat du secteur de production). Velouté et charnu, avec un arôme de mûre, mais sans fioritures, un nez superbe, il arrivait à son pic d'aération au bout d'une petite demi-heure, de quoi le déguster tranquillement même sans accompagnement. De quoi se réconcilier avec les Bordeaux (n'est-ce pas ?)

Beurk pour moi, le Bordeaux reste un vin de seconde zone ! Pas prêt de retenter. Cependant, j'ai découvert pour une grande occasion avec ma chérie, un excellent, que dis-je un prodigeux vin : les côtes de Beaune, Bourgogne rouge. Servi avec du foie gras (je sais sacrilège et pourtant), et un pigeonneau divin, ce fut une explosion de sens : léger, fruité sans acidité morbide et quel arôme ! Je suis conquis... la cuvée 2009 (de mon mariage en plus !) est excellente (36 € la btle aussi).

Nan, pour le Bordeaux, il faut juste pas se laisser couillonner. Essaye le Château Macquin et on en reparle (tu peux en avoir 4 pour 36 euros). Après, c'est clair que si tu achètes un vin où tu as écrit "BORDEAUX" ou "BORDEAUX SUPERIEUR" sans nom de village ni de domaine, tu vas te planter sévère, parce que tu vas payer un nom, une étiquette. Il ne faut pas réduire les milliers de producteurs du secteur à une mauvaise impression, c'est impossible, même si il est vrai qu'acheter un Bordeaux à l'aveugle en supermarché assure à 100% une défaite ou un mal de tête terrible le lendemain. Et note que je pensais tout à fait comme toi il n'y a encore pas si longtemps, d'où mon insistance appuyée.

Ah oui, côtes de Beaune, c'est pratiquement ce qui se fait de mieux en rapport qualité-prix en Bourgogne. Mais la question demeure : quel domaine ? Quelel cuvée ? Parce que c'est vaste...

j'ai testé pour vous :e vin de Roc amadour, précuit dans le célèbre village réputé le plus beau de France !

L'entrée de gamme est un excellent produit pas cher qui prend la prod locale à contrepied : le Cahors se compose normalement d'un max de Malbec, avec une dureté marquée, une certaine inaccessibilité et une garde très longue. Celui-là est à 80% de merlot et 20% de Malbec et se boit jeune. Génial pour l'apéro, seul, aux rillettes ou avec un repas à base de confit de canard.

Le lienici

maj : il s'agit du MARCAILLIOU (même pas millésime). Il existe of course des cuvées avec plus de corps et de garde plus longue. J'en ai pris également, je les goûterai dans les 5 à 10 ans.

testé un petit Bergerac rouge dans un resto local sans prétention, je n'ai plus le nom de domaine en tête (MAYAT je crois), un 2012. Pas mal en apéro, mais un peu granuleux. Ca passait très bien avec un magret de canard poêlé cependant.