l'esprit du vin

Bonne surprise hier soir avec un Beaumes de Venise rouge 2013 de la cave coopérative Balma Venitia. Les vins du Sud-Est, qui forcent généralement trop sur le grenache, donnent un effet alcoolisé de type "marc" et un bouquet qui d'ordinaire me déplait. Mais ce Beaumes, qui m'a été offert (et doit donc, hélas, provenir d'un supermarket) s'est démarqué de cette tendance.



J'oubliais que le Beaumes de Venise se situe sur un terroir d'excellente qualité, côtoyant le Vacqueras et le Gigondas. Ce sont des vins d'assemblage intéressants, à l'instar de l'immense Châteauneuf du Pape, également à proximité.

J'avais un peu fui ces vins depuis mon mariage car ils sont très puissants : on les surnomme parfois "vins des flammes", et ils sont donc assez peu appréciés par la gent féminine. Mais retomber en Beaumes de Venise m'a ramené à mes années d'étudiant, où nous achetions comme des c..s en supermarché, et où seuls les Beaumes de Venise proposaient une qualité satisfaisante. Donc si vous devez VRAIMENT acheter un vin en superette et que vous n'avez vraiment AUCUN autre choix possible a proximité, le Beaumes de Venise est une alternative au pack de Kro.

Le 2013 est une année pluvieuse, et donc un peu  faible. Une aubaine, du coup, pour les Beaumes, Gigondas, et Vacqueras, habituellement trop relevés... Ca me donne envie de pousser le bouchon plus loin, si j'ose dire.

En effet, ce vin avait un défaut, à savoir, il était un peu trop boisé, sans doute de par l'utilisation de futs neufs. Mais après une bière et quelques verres, on ne le sentait plus, je vous le garantis. Disons que celà peut être rebutant à l'ouverture et amener, à juste titre, une critique négative d'emblée. Mais il me tarde d'aller voir dans le secteur un de ces jours, pour rencontrer des petits producteurs et faire des dégustations, car c'est un secteur que j'avais, à tort, délaissé (sans parler du potentiel de garde, très important sur ces vins).

Le "sang de la terre" : une réflexion que je me suis faite aujourd'hui. C'est une expression un peu galvaudée, mais pourtant, il faut vivre près de la terre pour la comprendre.

J'ai testé pour vous ce soir (mention spéciale Octo) un ORELIE Ardèche (IGP) 2014, en blanc. Excellent à tous niveaux, je ne lui ai trouvé aucun défaut. A base de Sauvigon blanc et Chardonnay, je n'attendais à un truc hyper acide, et puis même pas. Fruité juste comme il faut, avec un arôme d'acacia (parfait en cette période de floraison de ces derniers) et nickel en apéro, même sans accompagnement. Robe très claire... ! Un vrai vin "blanc". Je pense qu'il irait parfaitement avec les premières fraises locales.



Note que j'apprécie de plus en plus ces petits IGP...

Testé pour vous : un vin même pas référencé sur le net, échangé au boulot contre un Château Macquin 2011 (le collègue a fait une bonne affaire)...
C'est un "Joanade" des Vignerons de l'Ardèche, 2012, produit localement par le voisin dudit collègue. Un mélange orthodoxe de syrah, grenache et cabernet sauvignon - sympa ceci dit. Le bouquet s'est miraculeusement ouvert au bout de 2h30, ce qui laisse présager d'un potentiel de garde d'une bonne dizaine d'années. Du coup, il était encore un peu dur mais ça passe bien pour des amateurs de St Joseph comme nous. En tous cas ça change des merdouilles que j'ai bues la semaine dernière et pour lesquelles je ne ferai même pas d'article...

Attention a ton foi ou foie in vinas veritas

j'avais besoin de me mettre minable, vraiment une journée à la con du destin.

et pis c'est in vino veritas nom de Zeus

oups, depuis que le latin est en voie de disparition, aie ! arf !

Pour ce long weekend j'ai investi dans un cubi de 5 litres de viognier cave de St Désirat, millésime 2014. Les premières impressions sont bonnes : frais, fruité mais en même temps un peu gras et capiteux (c'est ce que je préfère dans le viognier), acidulé à l'ouverture, avec une toute petite touche d'amertume. Bon équilibre, qui s'améliore avec l'aération. Évidemment, le problème, c'est que c'est pas donné : 30 euros le machin. Mais c'est de la qualité, et pas de mal à la tête le lendemain, ni de sale goût dans la bouche.

Bu avec des rillettes de canard de Rocamadour sur du pain : ce n'était pas la meilleure association, loin de là (un rouge aurait été meilleur). Ce midi, je teste sur du poisson, ça devrait le faire.

Note marrante : le correcteur d'orthographe, ne reconnaissant pas "viognier", me propose, à la place, "ivrognerie". Ca résume bien mon programme pour les semaines à venir.

PS : j'ai testé les St Jospeh de domaine (Bonnarieux et Rochevine) de la cave de St Désirat, en 2013. Evidemment ils ne sont pas à boire maintenant, mais on a une idée de leur potentiel. Ils devraient s'ouvrir d'ici 2 ans, et leur garde devrait aller dans les 10 ans. Un peu faibles, comme tous les 2013, qui, attention, commencent à disparaître, au vu de leur rareté.

Le cubi est fini depuis plusieurs jours et j'ai levé le pied, tout de même...
En ce printemps et pour accueillir le correspondant allemand de notre grand, j'ai fait une fondue savoyarde (par grand beau temps) et j'ai utilisé un vin de supermarket de Savoie pris au hasard. C'était pas top mais pas infâme comme d'habitude, donc je me permets de le citer : il s'agissait d'une Roussette de SAvoie, cépage Altesse, 2014, des vignerons des terroirs de Savoie (Apremont). Ca donne envie d'aller voir s'il existe de petits producteurs et des AOC locales dignes de ce nom. Le vin, un blanc sec, était équilibré entre acide et sucré (d'habitude on a soit l'un soit l'autre), on aurait dit un vin à mi-chemin entre un blanc sec et moelleux. Assez curieux. La majorité de la bouteille est passée dans la fondue, ceci dit. Je pense que tout boire aurait eu des conséquences sérieuses sur mon équilibre (migraines, etc). Mais ce fut une très bonne fondue ! J’essaierais bien une fondue au viognier ou au marsanne un jour.

Pour la fêtes des mères mais surtout la fête d'annive de ma fille, testé pour vous :

- Marius Rosé 2014 de chez Chapoutier : une excellente surprise !!! A déguster comme ça, sur rien du tout, à l'apéro. Le meilleur rosé que j'ai jamais bu, sans conteste. J'ai redéfini le mot "fuité" en une seule gorgée. Pour 4 euros, faudrait être idiot pour aller acheter une merdouille qui casse le cerveau en supérette.

- Domaine Tournon 2013, rouge, Mathilda (Chapoutier, Australie). Superbe vin rouge accessible et pas très cher (environ 12 euros) pour son niveau, qui rivalise avec le Côte Rotie (sol schisteux) mais en bien plus sucré / suave et accessible. Enfin un 2013 qui a du corps, charnu et sensuel ! Bon dès l'ouverture, ce qui m'a surpris. Au moment où je tape ces caractères, je le laisse aéréer en bouteille. Verdict plus tard. Potentiel de garde : probablement 10 ans.

- Un Tariquet (moelleux blanc) mais j'attends le dessert pour vous dire (je risque de plus tenir debout)

Remarque : j'en ai profité pour goûte le Chateauneuf du pape blanc 2014 (la Bernardine) de chez Chapoutier (je suis passé au caveau ce matin) : une claque dans la gueule, que c'est bon ! Aucune acidité alors qu'il venait d'être ouvert... Pas donné par contre (compter 30 euros).

Le Tariquet, premières grives 2013 - assez bof, trop acide à mon goût et d'un niveau trop moindre par rapport aux vins précédents.

Ceci dit, le rosé Marius pétillait, un défaut que j'ai retrouvé souvent dans cette gamme.

Le Mathilda aurait mérité un meilleur carafage. Bon, je chipote.

Un invité m'a amené un bon champagne, bu en apéro : Un Guy de Forez (Les Riceys), Brut non millesimé. Un champagne bon marché qui arrive à ne pas être trop acide. A boire très frais.

Il parait que "la vieille ferme" de Perrin est le meilleur rapport qualité prix au monde (selon R. Parker). Ma fois, en tous cas je me suis bien torché avec le 2013.

Spécial Chapoutier aujourd'hui :
- Le Viognier Pays d'Oc 2014 est d'un bon niveau, à boire frais. C'est un de la gamme "Marius", donc pas cher et conceptuel. Pas de bouchon : capsule à vis seulement. C'est un concept qui vise à faire entrer le vin comme boisson facile et rapide d'accès chez les jeunes, espérant détrôner la bière. Vaste programme... Disons que ces vins sont faits pour êtres bus sans accompagnement particulier. Mais du coup il ne faut pas forcément dédaigner l'absence de bouchon car boire le vin c'est avant tout un plaisir des sens, et ce n'est pas uniquement se poser en tant que défenseur des traditions (dont le bouchon ne serait, au final, que la partie visible de l'iceberg). L'habit ne fait pas le moine.
- Le Côte Rôtie rouge 2013. C'est cher (50 euros la bouteille) et en quantité limitée (presque tout part en précommande) : j'ai pris ça pour ma fille, née en 2013. Le vin est encore fermé, il sera à boire dans quelques années, mais a un potentiel énorme. Un côte rôtie d'arrière garde, à laisser dans sa cave et a apprécier dans dix ans voire davantage.

J'ai testé un Viognier "http://www.domainedesvigneaux.com/" à Valvignères. 2014. Une pure merveille. Vin bio avec biodynamie. Robe trouble, légèrement rosée. Corps soyeux, nez intense et saveur légèrement sucrée. Testé dans un resto, sur assiette garnie. Une vingtaine d'euros à la carte, je cherche encore les prix en vente directe. En tous cas je sais où je vais aller cet été !

Avec toutes tes références, franchement cela donne HYPER envie d'y goûter !

Je les ai appelés tout à l'heure juste pour les féliciter (ça m'arrive)... et j'ai bien fait car il ne leur en reste plus que 2 ou 3 cartons, de ce millésime ! Du coup ils m'en ont mis un de côté pour quand je viendrai les voir cet été : j'adore ces plans, y'a qu'avec les vignerons qu'on en arrive à ce genre d'aventures - un bon petit producteur local DOIT être félicité personnellement avec les mêmes égards qu'un dieu gaulois ou qu'une grande star du rock, et quand on s'y tient, on va de surprise en surprise. Bref, je t'invite dès lors que j'aurai récupéré le carton.

punaise typique d'une démarche de gratification par compétences ! en tout cas avec plaisir pour déguster cette cuvée

En allant chercher un vélo pour ma femme sur le bon coin, j'ai fait un crochet par là :

http://www.maisonducrufleurie.fr/PBCPPlayer.asp?ID=1059006

J'y retourne bientôt !

(Re)découverte de l'été : le cubi 5 litres de Crozes Hermitage Blanc du Domaine des Rémizières est à 37 euros - la cuvée 2014 est une pure merveille, avec un blanc vivifiant et suave à la fois, sans aucune acidité superflue : un Marsanne presque parfait. A boire dès la sortie du cubi, même pas besoin de l'aérer... !!!
La version rouge est au même prix, mais peut être moins adaptée que le blanc à la canicule ambiante.

Les vins en bouteille de ce producteur (plutôt des 2013 en ce moment) sont plus racés et donc aptes au vieillissement : ils donneront de très bons vins mais clairement pas tout de suite. L'alternative en cubi est ainsi la bienvenue pour les impatients comme moi.

Testé hier soir ; un Pinot Noir du Domaine des Vingeaux à Valvignères (déjà évoqué sur ce forum) 100% bio et sans sulfites ajoutés, 2014, nom de la cuvée : "du bout des doigts". Pas mal.

Plus sérieusement, ce soir, un vrai pinot noir de Bourgogne à prix modique et excellent, du domaine de la Cras : lien ici
Un 2010, aux arômes de fruits noirs cuits, presque de confiture. A suivre...

"Les fagottes" 2010 - outre le nom rigolo, ce St Joseph de la cave de St Désirat est à point pour être dégusté. Velouté et sucré, bien qu'assez alcoolisé, si vous en avez en cave, c'est le moment des les ouvrir. Remarque ; je l'ai dégusté en petite bouteille, qui ont un potentiel de conservation moindre... peut être qu'une bouteille standard ne sera pas encore à ce niveau, qui sait ? En tous cas, 2010 est une excellente année pour les CDR septentrionaux, du niveau de 2009.

J'ai re-testé le TREMBLAY 2011 de chez Paul Janin que j'avais critiqué très positivement en février dernier. Toujours aussi excellent et féminin.
Bu cette fois avec une pièce de Veau d'un producteur d'Ardèche et une sauce aux champignons de saison. Un bon vins du Sud-Ouest aurait peut-être été plus approprié pour ce type de plat.

L'automne, saison idéale pour se remettre à boire du vin en grande quantité.
Testé hier soir ; un Chapoutier Côtes du Rhône Bio 2013. Bon produit, sans défaut de structure, mais un peu cher (environ 8 euros, enlèvement au caveau), donc un peu "piège-à-bobos" tout de même, pour un "simple" Côtes du Rhône, mais la qualité était clairement au rendez-vous. Par contre, il tabasse dur : les larmes d'alcool étaient bien visibles au bord du verre, et il se buvait tout seul, comme de l'eau. Un piège, qu'on vous dit !
Remarque : seule la culture est "bio", pas l'élevage, étant donné que le vin contient des sulfites - on n'est pas ici dans un vin "pur" Bio (= sans sulfites, un peu roots, à robe trouble, parfois pétillant, au nez fort et au palais inégal, à boire dans l'année) comme le Valvignères que j'évoquais précédemment.

Le Viognier 2014 est un bon cru (le 2013 était amer) je conseille celui de la cave de St Désirat, de base.

Ha non je ne peux laisser passer cet affront : c'est MA découverte de 2015 : un viognier 2013 de la cave Georges Vernay (condrieu) UNE TUERIE pauvre fou ! Ha quel dommage de ne pas avoir eu des huîtres !